Dernière mise jour de l'article : 21 septembre 2012.
Initiation M.T.A.
Ce qui suit est un article réalisé par Didier BONIN et Philippe PICGIRARD en 1997 et est une compilation de feuillets issus d’un dossier "Spécial MTA" de la revue "PROFIL", plus élaboré, également réalisé par Didier et Pico, et que vous pouvez commander à Serge D’IGNAZIO.
DESCRIPTION
On commence avec les descriptions de base et le jargon utilisé.
MTA signifie Maximum de Temps en L’Air. En anglais : Maximum Timing Aloft.
MTA désigne aussi bien l’épreuve de maximum de temps en l’air que le boomerang utilisé pour cette épreuve. Comme on fait du ski avec des skis, on fait du MTA avec des MTA...
Temps de vol d’un MTA :
On déclenche le chrono à l’instant où le boom quitte la main du lanceur ...
On arrête le chrono quand le boom est rattrapé (sans toucher le sol !).
En compétition, on utilise 3 chronos pour prendre un temps de vol.
C’est le temps intermédiaire qui est retenu.
Bien que sa forme soit asymétrique et originale, un MTA fonctionne comme un boomerang normal grace aux pales qui sont profilées. Plus fin et plus
léger, il est conçu pour monter plus haut qu’un boomerang classique et doit
avoir une descente en "autorotation", la plus lente possible pour rester un
maximum de temps en vol ...
Pour cela, il faudra lui donner quelques torsions ...
Vous allez entendre parler de "dièdres" et "incidences" (ou vrillages).
Ces torsions peuvent être "positives" ou "négatives" suivant l’effet recherché.
On les obtient en mettant le MTA une minute au dessus d’une vapeur d’eau bouillante et en tordant chaque pale.
Attention, on peut combiner les dièdres et les incidences qui ont des actions différentes.
Voici les dessins descriptifs :
LE GESTE
Tout vol commence par le geste ! C’est la première chose à bien réussir et beaucoup de lanceurs échouent à cause de leur geste qui est instable ou imprécis.
Mais d’abord un conseil : échauffez-vous bien le dos, le bras et l’épaule
avant de lancer un MTA car le geste requis est inhabituel et peut être traumatisant. Egalement, le strething régulier est très conseillé pour acquérir un geste souple.
Une fois chaud, faites vos premiers lancers calmement pour voir si vos
réglages sont corrects car votre geste et vos réglages sont intimement liés.
Si vous changez vos réglages, vous devrez réadapter votre geste.
En général, il est plus fiable d’adapter ses MTA à son geste, encore faut-il
qu’il soit correct et régulier...
Le but sera de "placer" votre MTA dans la courbe ascendante que vous
voulez lui imprimer. Cela dépendra de votre geste, de vos réglages et des angles de lancer choisis.
Il faut "sentir" l’ensemble...
L’entraînement et l’expérience vous y aideront...
L’appui doit être stable, le buste incliné sur cet appui et le bassin non
vrillé. Le geste est proche du service de tennis où l’on place le bras et l’épaule assez haut. Le geste doit être accéléré puis libéré en fin de course avec la jambe libre flottant en contrepoids, pour éviter les traumatismes au
niveau de la colonne vertébrale.
Le Grip :
Le grip le plus efficace sera la prise "en pince" qui permet de donner
plus de rotation que de translation au MTA, surtout si vous le mettez bien en arrière au départ. En cas de pluie, collez un petit morceau de papier de verre en bout de pale pour que vos doigts ne glissent pas.
Rigidité :
Le MTA doit bien partir dans l’axe de rotation du bras, sinon il va faseyer au départ et donc perdre de l’énergie, surtout s’il manque de rigidité ! On lance donc les MTA en bouleau par la petite pale et ceux en bakélite par la grande. A vous de choisir en fonction de vos sensations et de votre précision.
Conseils :
Dans la préparation du geste, levez le pied d’appui et mettez bien le bras en arrière, presque derrière la tête. Le déroulement de l’ensemble du geste doit être progressif et accéléré jusqu’à l’instant du lancer. A cet instant précis, vous devez être bien en appui sur la jambe opposée au bras lanceur. L’ensemble du corps tourne pratiquement autour d’un axe vertical (voir dessin).
Paradoxalement, on peut se blesser plus facilement en lançant un MTA qu’un boomerang plus lourd car le MTA plus léger a une inertie moindre et ne s’oppose guère au mouvement.
Conséquence : le poids de l’avant bras peut "tirer" sur les ligaments du
coude s’il n’est pas retenu suffisament. Encore une fois, commencez vos premiers lancers doucement pour retrouver le bon geste et les bonnes tensions musculaires du bras.
J’en profite pour répondre à un lanceur qui avait écrit dans la revue PROFIL, en conseillant de lancer des MTA après une séance de fast catch... Je ne suis pas d’accord pour plusieurs raisons : d’abord le geste n’est pas le même, ni dans la position, ni dans les angles de visée ;
Ensuite, le MTA a besoin de rotation et moins de translation (c’est le contraire en vitesse) ; Enfin, le MTA ne demande pas de la puissance mais plutôt de la finesse dans le geste.
Il est bien difficile de parler "du geste" car chacun aura le sien propre
en fonction de sa morphologie... Quoi qu’il en soit, ne sous-estimez jamais son importance... c’est la base, surtout pour un "lanceur" !
Sur le terrain, vous pouvez essayer de faire varier votre mouvement du bras, surtout en ce qui concerne l’écartement du coude par rapport à l’épaule. Petit à petit, le bon geste va se mettre en place tout seul...
LES ANGLES
Au moment du lancer, vous aurez trois angles principaux à gérer simultanément :
L’angle du lancer par rapport au vent ;
l’angle d’inclinaison du boomerang par rapport à la verticale ;
l’angle de visée par rapport à l’horizon.
La précision dans ces angles va dépendre d’abord de votre geste. Une fois
lancé, votre MTA va plus ou moins suivre la trajectoire désirée...
Cela va dépendre du boomerang, c’est à dire de ses possibilités et des réglages que vous aurez faits avant le lancer. Il est donc souvent bien difficile de savoir si un vol est raté à cause de votre geste, à cause des angles choisis, ou à cause du boomerang et de ses réglages...
De plus, tout se complique quand l’air est instable...
Laissez-moi vous dire que la pratique du MTA n’a pas fini de vous
surprendre...
Mais revenons à nos angles et essayons de ne pas trop compliquer. On va
se limiter pour l’instant à des "fourchettes" d’angles possibles, tellement les possibilités de trajectoires sont nombreuses...
Un conseil aux débutants : commencez avec le MTA d’un bon lanceur ; un
MTA facile et stable que vous avez vu voler sans problème. Vous saurez ainsi si les défauts de vol viennent de votre geste...
Ca simplifiera bien vos premières expériences en MTA...
L’angle au vent :
Les MTA sont lancés comme les autres boomerangs, entre 45° et 90° à droite
(pour un droitier), du vent de face.
Attention ne pas trop pivoter pendant le geste ni de jouer trop face au
vent car votre MTA serait vite emporté par le vent derrière vous et vous diminuez alors vos chances de rester dans le cercle de 100 mètres.
L’angle d’inclinaison :
L’angle que doit avoir votre MTA quand il quitte votre main doit être en
movenne de 5 à 20° par rapport à la verticale.
Mais attention, Si vous préparez bien votre angle avant de lancer, il
faudra le garder jusqu’au dernier instant du lancer. Beaucoup de lanceurs "couchent" leur MTA au dernier moment sans s’en rendre compte...
L’angle d’inclinaison est le plus technique et le plus fin à acquérir.
Attention à ne pas jouer "du poignet" !!
C’est l’ensemble solidaire bras/épaule/buste/appui, qui doit varier si vous
voulez changer d’angle.
Quelques cas de figure :
Si votre angle est trop couché, le MTA risque de monter tardivement et
violemment ; Il sera alors déséquilibré.
Si l’angle est trop vertical, voire négatif, le MTA aura du mal à
monter et si vous visez haut, il perdra toute son
énergie au sommet. (On peut parfois utiliser cette technique dans le
vent).
Mais, au risque de me répéter, vous ferez varier cet angle en fonction de
la hauteur de visée et de vos réglages...
L’angle de hauteur de visée :
Il est en général compris entre 25° et 50° par rapport à l’horizontale. Cela va dépendre principalement de la "nature" de votre MTA et encore une fois, aussi de ses réglages...
On vise plus haut avec un MTA en contreplaqué car la montée doit être rapide, sinon le MTA perdra son énergie trop tôt et ne montera pas assez haut. Avec un MTA en bakélite, on peut viser plus bas si l’on veut une montée très lente et progressive (il faudra alors coucher très légèrement votre MTA au lancer).
DIEDRE & INCIDENCES
Le dièdre
Un dièdre positif est indispensable à un MTA pour monter dans sa courbe.
Plus le dièdre sera fort, plus le MTA montera... mais il y a une limite où le MTA va monter trop vite et ne plus se stabiliser... En général le dièdre
positif de la petite pale est supérieur à celui de la grande pale (à
réduire si le mta monte trop vite...).
L’incidence négative
Allez-y doucement car une incidence négative trop marquée sur une pale va
empêcher votre boom d’amorcer la moindre courbe et il va aller tout droit devant...
Mais si l’incidence négative est légère, elle "retarde" seulement la courbe et permet à votre MTA de partir "un peu plus loin devant". Utile en cas de vent par exemple...
L’incidence positive
Une incidence positive légère sur une pale va diminuer légèrement le
rayon de courbe de votre boom en le faisant monter un peu plus haut. Mais dès que l’incidence positive est trop marquée, votre boom va perdre sa
rotation. Si votre MTA a justement trop de rotation à la descente et est
instable, pour pouvez alors la diminuer en donnant une légère incidence pour le rééquilibrer. Mais pour un MTA, il sera toujours dommage de perdre
de la rotation et il sera bon de trouver d’autres moyens pour rééquilibrer votre MTA s’il est instable...
Maintenant sachez que vous pouvez combiner les dièdres et les incidences... Il ne sagit pas de choisir entre les deux... Mais il faudra respecter quelques règles simples :
Chaque fois que vous donnerez une incidence sur une pale, veillez à ne
pas trop changer le dièdre déjà
existant... et vice-versa...
Le dièdre positif doit être bien réparti sur les deux pales (chaque
MTA sera différent).
il est très rare de mettre la même incidence sur les deux pales : Si
vous mettez du positif sur la petite, il faudra mettre du négatif sur la grande ou la laisser plate...
Si vous mettez du négatif sur la petite, il faudra mettre du positif sur
la grande ou la laisser plate...
Beaucoup de combinaisons sont possibles et dépendront de chaque engin et de ce que recherche le lanceur en fonction des conditions météo rencontrées...
Si votre MTA est instable...
Il est très décevant de voir son MTA dévisser pendant sa descente en autorotation. Le "dévissage" est dû à un décalage entre le centre de gravité de votre MTA et le centre de poussée de ses forces aérodynamiques dues aux profils. il y a plusieurs remèdes au problème :
vérifiez que votre geste n’est pas en cause...
Si votre MTA n’est pas encore peint, essayez de changer le profil
d’une pale par rapport à l’autre. (en limant
ou encore en mettant du scotch sur les bords de fuite d’une des deux
pales).
Vous pouvez aussi changer l’emplacement du centre de gravité en
collant du plomb sur une pale ou l’autre
(essayez différents endroits...)
Un légère incidence positive sur une pale peut aussi être un bon
remède et cela freine un peu l’autorotation
qui peut accentuer le déséquilibre si elle est trop rapide...
Si vous vous écartez des formes classiques, votre
forme peut-être aussi en cause...
POMPES !!
Une fois pour toutes !!
Définitivement, arrêtez de délirer avec vos scores de MTA : "avec mon
boom, je fais 35 secondes sans problème !", "j’ai un nouveau modèle qui peut pas faire moins de 25", "j’ai un MTA génial ! j’ai fait trois fois 50 secondes avec hier !",...
Une fois pour toutes, réalisez bien que celui qui va finalement décider
de la durée de votre vol, c’est l’air. Monsieur l’air est
capricieux et tout peut arriver, à tous, et avec n’importe quel
boomerang...
Après une cinquantaine de tournois et suite aux dernières expériences
vécues au Japon (cruelles mais instructives), je relativise plus sagement toute performance...
Le Japon ? c’était l’un des pires cas de figure pour des MTA : Le stade
en béton captait la chaleur qui était très forte (35 à 40°) ; La pelouse centrale était en herbe (donc plus fraiche) ; Pour compliquer, un vent soutenu léchait le haut du stade... Dès qu’un endroit du stade chauffait, une pompe s’envolait et de l’air, par réaction, se déplaçait... à droite à gauche, vers le haut et
vers le bas. Un vrai casse tête ! Les MTA étaient plaqués au sol ou
s’envolaient dans les nuages... Ce jour là j’avais toute une panoplie de MTA performants... Je me suis pourtant retrouvé avec un score final de 11 secondes !
Pas de records sans pompes. Tout score supérieur à 45 secondes a bénéficié
d’une pompe plus ou moins forte ou d’un vent "porteur". Depuis 1985 environ, avec l’arrivée des MTA fins, légers et rigides de Ted Bailey, une myriade de lanceurs ont dépassé la minute de vol... En fait, cela est assez banal si vous rencontrez une pompe. Il vous suffira de vous entraîner un après-midi entier, surtout l’été, pour réussir plusieurs vols de plus de 50". Voici en dessin, comment se forme une pompe
Ainsi une pompe est une bulle ou une colonne d’air chaud, plus ou moins
importante et qui monte plus ou moins vite...
La pompe s’oppose au poids du MTA pendant sa montée ou sa descente en
autorotation. Elle peut donc prolonger le temps de montée du MTA comme le temps de descente et parfois les deux car vous pouvez rencontrer parfois plusieurs bulles d’air chaud pendant le vol. Cela dépend de la nature des terrains et des
alentours...
Tout va dépendre du poids et de la surface de votre MTA (donc de sa densité). Si la pompe est faible il sera bon d’avoir un MTA léger. Si la pompe est plus
importante, il vaut mieux avoir de la bakélite car vous risquez moins de
perdre votre MTA. Si votre MTA est en carbone préparez vous à le perdre un jour ou l’autre... Combien de lanceurs ont perdu leur "Jonas Rombald" ! Mais comment savoir si la pompe va être forte ou non ??
Ce sont les surprises et le charme du MTA...
Donc MTA = coup de bol ?
Oui en partie mais le côté "stratégique" de l’épreuve est passionnant. Et puis, dans un air "Porteur", les meilleurs resteront les meilleurs.
MONTER LE PLUS HAUT POSSIBLE
Il est évident que plus votre MTA montera haut, plus la descente sera
longue mais cela n’est pas si simple...
Stabilisation
La recherche d’un maximum de hauteur n’est payante que si le MTA se
stabilise correctement à son apogée, sinon il va vasciller et perdre quelques mètres précieux (donc quelques secondes), avant de se rééquilibrer... s’il se rééquilibre !
L’idéal est que la "translation" transmise au boom se "calme" au moment où
le MTA atteint son sommet. Par contre, s’il continue trop d’avancer dans l’air, il va se stabiliser plus difficilement.
C’est un problème difficile à résoudre avec les MTA en bakélite qui sont toujours plus difficiles à stabiliser que ceux en contreplaqué. Le moment crucial de la stabilisation dépend d’une foule de facteurs : le geste doit harmoniser translation et rotation et respecter les angles adaptés de visée
et d’inclinaison du boom au lancer. Les réglages doivent correspondre au
geste réalisé. Enfin la forme doit être conçue en conséquence...
A propos de dièdre : beaucoup imaginent qu’un maximum de dièdre fera monter
plus haut le MTA... C’est une erreur !
Avec des dièdres positifs trop prononcés, votre MTA va monter à toute
vitesse et arrivera dans une position où il aura bien du mal à s’équilibrer !!!
D’autre part, trop de dièdre est néfaste à l’autorotation.
Bois, Bakélite, Carbone ?
Avec l’apparition des MTA en bakélite (en 90), on a compris qu’on pouvait
gagner du temps à la montée. Monter haut, c’est bien... lentement, c’est mieux !
Beaucoup de lanceurs utilisent aujourd’hui la bakélite en compétition (attention, il faut avoir un bon niveau !), car elle offre de nombreux avantages que n’offre pas le contreplaqué :
La bakélite est plus lourde que le contreplaqué mais plus rigide. Un MTA en
bois devient flexible en dessous de 2,5 mm d’épaisseur, alors qu’on peut descendre jusqu’à 1,5 mm avec la bakélite tout en gardant une rigidité suffisante pour assurer un bon lancer. Ainsi, en amincissant les profils, on obtient une moindre résistance dans l’air et un MTA en bakélite pourra monter plus haut car il gardera son énergie emmagasinée plus longtemps qu’un MTA plus épais en contreplaqué...
Certes, la bakélite est plus dense et aura tendance à descendre plus vite
que le bois mais on arrive aujourd’hui à fabriquer des modèles assez légers. D’autre part, le temps "économisé" lors d’une montée lente peut être plus
important que le temps perdu dans la descente...
Tout va dépendre aussi de l’air...
Dans le cas d’un air peu "porteur", la bakélite peut descendre cruellement vite !
Les MTA en contreplaqué peuvent, comme la bakélite, monter très haut, mais
ils monteront plus vite. Reste à savoir si le temps perdu dans la montée sera récupéré dans la descente... Matthieu Weber et Fridolin Frost arrivent à faire monter des MTA en bois très très haut grace à la qualité de leurs gestes.
Il existe d’autres matériaux qui sont en train de bouleverser le monde du MTA...
Jonas Rombald a créé en 91 un MTA de forme classique en feuilles de carbone très léger offrant la meilleure rigidité connue à ce jour. Ce MTA est pratiquement imbattable dans un air calme car sa descente est très lente.
Le problème est qu’il monte dans les nuages quand l’air est trop porteur.
Beaucoup en ont perdu dans le ciel...
Un autre matériau a été conçu par le Bulgare Georgi Dimantchev. Il sagit
d’un composite fibre de verre, époxy, métal.
Vous pouvez obtenir un excellent MTA de 1,4 mm d’épaisseur, rigide et très
léger. A mon avis, l’un des meilleurs matériaux actuels. A suivre...
En conclusion, je vous conseille d’utiliser tel ou tel modèle en fonction
des conditions rencontrées (air porteur ou non... vent rectiligne, ascendant ou descendant ... )
COMMENT DEBUTER
Voici quelques conseils pour que vos débuts en MTA soient positifs et vous motivent à continuer...
Si vous n’avez jamais lancé un MTA, commencez avec quelqu’un qui pourra vous guider et qui possède un MTA fiable.
Si votre ami le fait voler sans problème et qu’il sagit d’un modèle en contrepalqué "facile" , il faudra vous entraîner d’abord à acquérir le bon geste et les bons angles. Beaucoup de lanceurs échouent, ne sachant pas si le problème vient du MTA ou du lancer...
Je peux vous assurer qu’une majorité de vols ratés viennent de la mauvaise qualité du geste.
Le geste du lancer de MTA est différent du geste classique :
IL FAUT LANCER "EN PINCE", ET DONNER PLUS DE ROTATION QUE DE TRANSLATION ;
IL FAUT VISER HAUT DANS LE CIEL (40 à 60 DEGRES) ;
LE MTA DOIT PARTIR DE VOTRE MAIN AVEC UN ANGLE PROCHE DE LA VERTICALE.
Pour obtenir ce bon geste, inclinez-vous un peu sur votre appui en levant le bras de lancer et l’épaule vers le ciel.
Avant tout lancer, il est important de s’échauffer un peu le bras avec des lancers très légers.
Ne lancez pas trop fort au départ !
Essayez d’exagérer en lançant encore plus haut et plus vertical pour voir ce qui se passe...
Maintenant que votre geste est correct, vous pouvez fabriquer votre premier MTA...
Voici un plan de MTA (CPL 3mm) relativement facile (à imprimer en 100 ppp)
Il vous faudra impérativement du contreplaqué de bouleau "aviation" de 3mm d’épaisseur, car un MTA a besoin d’être assez rigide.
Commencez par une forme neutre et fiable comme celle proposée ci-contre.
En reportant le dessin du boom sur la plaque de contreplaqué, pensez à mettre la grande pale dans le sens des fibres du bois pour gagner en rigidité.
Une fois découpé, vous allez le profiler avec une râpe ou une ponçeuse : faites les bords d’attaque et de fuite en vous repérant avec les lignes des plis du contreplaqué (bien pratique !).
Faites comme sur le modèle et suivant le croquis ci-contre :
Limez le profil. Vous pourrez ensuite poncer avec du papier de verre (\no 100 ou 200) pour finir avec du 400 environ. En ponçant, vous allez légèrement "arrondir" le dos du profil ce qui est bien, mais évitez de trop "neutraliser" ce profil qui serait alors moins efficace.
Poncez le profil. Attention, les bords d’attaque doivent être affinés pour éviter que le MTA perde ensuite de la rotation en vol. L’arrête ne doit pas être forcément coupante mais un seul millimètre vertical sur le bord d’attaque aura une influence néfaste. S’il n’est pas nécessaire de trop poncer un boomerang classique, votre MTA en aura besoin pour avoir une trainée minimum, c’est à dire la meilleur pénétration dans l’air possible. D’autre part il sera plus facile à peindre et à vernir.
A propos de peinture, ne chargez pas trop et finissez avec une peinture "brillante incolore" (équivalente au vernis) en bombe.
Mais avant de le peindre, il va falloir le dièdrer. Un MTA ne pourra pas monter sans dièdres positifs.
La technique à Pico est de laisser tremper les pales de ses MTA dans un récipient d’eau froide.
Une fois le bois mouillé, il se tord plus facilement et peut ainsi paufiner ses réglages sur le terrain... Il faut ensuite reponcer et peindre.
J’ai une méthode différente : je dièdre mes boomerangs quand ils sont peints et bien secs au dessus d’une casserole d’eau bouillante. Vous laissez chaque pale environ une minute, puis vous faites vos dièdres. Je préfère cette technique car je n’aime pas trop essayer des booms quand ils sont bruts.
Le grip est moins bon et le boom n’a pas le poids qu’il aura fini. On peut aussi donner un premier dièdre grossier quand le MTA est brut puis affiner quand il sera peint...
Le dièdre doit être progressif en partant du milieu de pale et plus marqué en bout de pale. Il ne faut pas dièdrer la zone du coude qui doit rester plate.
Si les dièdres positifs sont trop forts, le MTA montera trop vite et ne pourra pas s’équilibrer. S’ils sont trop faibles, il ne montera pas assez haut. Enfin le dièdre est toujours plus marqué sur la petite pale que sur la grande.
Vous allez enfin lancer votre propre engin...
Choisissez un terrain bien dégagé et sans trous dans le sol (attention les entorses car vous allez courrir la tête en l’air).
Commencez par temps calme sinon le vent va sérieusement compliquer votre tâche.
On lance face et à droite du vent, comme pour un boom classique.
N’oubliez pas votre chrono et vos lunettes de soleil. Vos premiers vols à 20 secondes seront un vrai bonheur !!!
Voici d’autres plans de MTA (CPL 3mm) (à imprimer en 100 ppp)
Voici d’autres plans de MTA (Bakélite) (à imprimer en 100 ppp)
DONNEES ISSUES D’UN LOGICIEL DE DESSIN INDUSTRIEL
Si vous souhaitez connaitre les caractéristiques (masse et inertie) de certains MTA vous pouvez aller voir cette page
http://boomrenclub.free.fr/modele_mta/mtamodele.html qui n’est nullement une page de plans réels.
En effet, des erreurs provenant de la conversion entre les plans des créateurs et les images que vous verrez sont forcément existantes surtout en ce qui concerne les profils.
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